Candidat à la présidence du Medef, Pierre Gattaz bénéficie d'un nouveau soutien qui pourrait se révéler décisif : celui de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), l'une des plus puissantes composantes du mouvement patronal. Cette organisation devait annoncer, lundi 20 mai, qu'elle appuie la démarche du fils d'Yvon Gattaz, ex-leader du CNPF – l'ancêtre du Medef.
Cette décision est rendue publique trois jours avant les auditions par le conseil exécutif du Medef des cinq prétendants à la succession de Laurence Parisot, l'actuelle patronne des patrons. Cette instance doit rendre un avis le 3 juin avant le vote en assemblée générale, qui se déroulera le 3 juillet.
LE VENT EN POUPE
Pierre Gattaz peut se
frotter les mains. Il est désormais épaulé par deux des plus influentes
familles du patronat : la FFSA, donc, et l'Union des industries et des métiers
de la métallurgie (UIMM), qui avait indiqué, le 18 avril, qu'elle
"roulerait" pour lui.Une figure du Medef fait remarquer, sous le sceau de l'anonymat, que le choix de la FFSA pourrait refléter celui du monde de la finance : les filiales assurance des grands groupes bancaires – les bancassureurs – font partie de la FFSA, souligne cette source. Comme elles penchent en faveur de Pierre Gattaz, il n'est pas incongru d'imaginer que leurs maisons-mères soient du même avis. Autrement dit, l'hypothèse d'un ralliement de la Fédération bancaire française (FBF), qui pèse lourd elle aussi, est très crédible.
Reste à connaître la
ligne de deux autres organisations patronales qui vont également compter au
moment du scrutin : le Prisme, qui représente les entreprises d'intérim, et la
Fédération française du bâtiment. Mais Pierre Gattaz peut d'ores et déjà se
montrer optimiste : assuré d'obtenir – au moins – les suffrages de la
métallurgie et des assureurs, il a le vent en poupe – voire un boulevard devant
lui.
GRAND ORALLa décision de la FFSA n'est pas vraiment une surprise. L'un de ses anciens présidents, Denis Kessler, avait indiqué, il y a quelques semaines, qu'il soutiendrait Pierre Gattaz. Or, le PDG du réassureur SCOR continue d'occuper une position cardinale au sein du monde de l'assurance : sa forte personnalité et son discours très libéral en agacent plus d'un, mais il en impose par "sa connaissance des dossiers, son intellect et les résultats de son entreprise qu'il a redressée", commente un bon connaisseur du secteur.
Selon nos
informations, la FFSA a entendu M. Gattaz et trois autres de ses rivaux
(Patrick Bernasconi, Thibault Lanxade, Geoffroy Roux de Bézieux). Le patron de
Radiall, entreprise spécialisée dans les composants électroniques, a été jugé
le plus convaincant par les assureurs. "Cela prouve que l'opposition entre
le secteur des services et celui de l'industrie est dépassée aujourd'hui",
commente une figure du Medef.
Certains considèrent
que lors de son grand oral devant la FFSA, M. Bernasconi, président de la
Fédération nationale des travaux publics (FNTP), a été pénalisé par son
appartenance à un secteur qui dépend de la commande publique. Quant à M. Roux
de Bézieux, une autre source pense qu'il a été desservi par son intention
d'accorder aux PME et aux territoires une place de choix dans les instances du
Medef.Source : le Monde
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