Laurence Parisot - AFP
Laurence Parisot, qui a reçu lundi l'aval du comité
statutaire pour briguer un troisième mandat, veut marquer sa différence et
tacle les autres candidats.
Le ton monte d'un cran. Au lendemain du feu vert du comité
statutaire , qui a proposé lundi une réforme des statuts permettant à Laurence
Parisot de se représenter -un mandat de 5 ans renouvelable sans limite -les
échanges sont vifs entre les rivaux potentiels. L'actuelle présidente de
l'organisation patronale a beau vouloir faire encore planer le doute, en
affirmant ce mardi matin sur Europe 1 qu'elle ne pourra confirmer sa
candidature « que le jour où l'AGE (assemblée générale extraordinaire, NDLR),
le corps électoral du Medef, aura fait évoluer les statuts dans l'esprit que préconise
le comité statutaire», nul n'est dupe sur sa volonté de se lancer à nouveau
dans la bataille.
« C'est moi qui prends le risque »
D'autant que du coup, la campagne ne peut réellement
commencer. Lors de la conférence de presse mensuelle du Medef, mardi matin,
Laurence Parisot a déclaré « qu'il ne faut pas avoir peur de la confrontation
électorale, je n'en ai pas peur alors que c'est moi qui prends le risque »,
estimant que ces nouveaux statuts seraient un progrès : « pour travailler,
réformer, faire avancer les choses, on a besoin d'un temps long ».
Affirmant par deux fois « si j'avais la possibilité de
présenter un projet, je serai heureuse de le faire », Laurence Parisot a
insisté sur le fait que la réforme passerait par l'assemblée générale
extraordinaire car « elle est seule souveraine, seul le corps électoral doit
choisir ». Semblant au passage occulter la phase deux du processus : le passage
au conseil exécutif extraordinaire, prévu le 28 mars.
Vote à bulletins secrets
Sur la question majeure du vote à bulletins secrets lors de
ce conseil extraordinaire, la présidente du Medef a remis en question les
décisions prises ce lundi au sein du conseil exécutif. La majorité des membres
ont opté, après débat, pour que le vote de chacun, représentant la position de
son territoire ou de sa fédération, soit secret. « Le bulletin secret à l'AG,
c'est une évidence, c'est pour le conseil exécutif que ce ne sera pas sûre »,
a-t-elle précisé, ajoutant que le comité statutaire trancherait sur cette
question. Or, dans cette période à couteaux tirés, un vote à main levée
changerait évidemment la donne pour les 22 fédérations professionnelles, 12
Medefs territoriaux et 10 personnalités qualifiées du conseil...
Interrogée sur ses différences de fond avec les autres
candidats, l'actuelle présidente du Medef a mis en avant sa défense du
paritarisme qui « doit avoir un rôle important dans la société », ajoutant que
c'était « un désaccord assez grand avec l'un des principaux soutiens de l'un
des candidats actuels ». Une pique directe à Denis Kessler, ex-numéro deux duMedef, et soutien affiché du candidat Pierre Gattaz, PDG de Radiall et
président du groupe des fédérations industrielles (GFI), membre de l'UIMM. Ce
dernier a réaffirmé sur France 2 que le changement immédiat des statuts « n'est
pas bon pour l'image du Medef » et s'est opposé aux mandats longs.
Le patron de l'UIMM, Frédéric Saint-Geours, ex-cadre
dirigeant de PSA, en a aussi pris pour son grade, sous une critique à peine
voilée : « Il est fondamental que le
président soit un chef d'entreprise en activité. C'est le moyen pour rester en
prise avec la réalité », a taclé la patronne des patrons.
Source : Lesechos.fr
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